jeudi 21 décembre 2006

coupure de courrier !


Eh ben, oui, on pensait pas que c'était possible mais l'OREUR l'a fait !
Non parce que avec la résidentialisation ( mais quézako ?), y'a des travaux dans le hall en bas pour nous mettre l'agence de l'office HLM en bas (ben, oui ils étaient avant dans un des immeubles à déconstruire).
Et pis en plus, faut dire qu'une fois l'OREUR terminé nous aurons l'immense honneur d'être le plus grand immeuble survivant et surtout le seul non résidentialisé (mais quézako ?!).
Ben selon la 2° réunion d'information qu'on a eut, la résidentialisation, c'est d'avoir que des immeubles de six étages pour redonner un visage humain aux quartiers. Et avec cette définition-là, c'est clair qu'avec nos 12 étages on est hors-jeu - même si les douzième étage est désaffecté depuis si longtemps que personne ne se souvient y avoir été.
Du coup, pour faire tout cela, le hall ressemble un peu à un chantier, mais bon, on a eu un p'tit mot pour nous prévenir et s'excuser des dérangements (bruits, poussières). Bon alors la poussière tout le monde s'en fout (enfin pas la femme de ménage) mais les locataires, oui : personne n'habite au rez-de-chaussé, ni au premier (désaffecté depuis un incendie, il y a plusieurs années).

Par contre le bruit... Je crois que personne ne peut imaginer le bruit que peut faire une disqueuse qui découpe une nouvelle porte dans un mur en béton, surtout quand la disqueuse découpe successivement quatre portes et une fenêtre...
Et où ça ?
En plein dans le locals des boites aux lettres... qui a défaut ont été posées par terre et bâchées.
D'après le papier, ça devrait durer deux semaines la coupure de courrier mais mon p'tit doigt me dit qu'on peut compter quatre pour être sûrs.
En attendant, ça fait toujours plaisir de voir qu'on vit tous ces travaux de la même façon :

mercredi 20 décembre 2006

téléphone-maison

Alors évidement après les coupures d'eau, les fuites-coupures/évacuation de gaz et les coupures électriques, la logique voulait qu'on ait droit à des coupures téléphoniques (ben, oui un coup de tractopelle est si vite arrivé...)
Et ça a finit par arriver début décembre :
10h25 pleine mise à jour du site web et vlan la connexion internet qui décroche, on maudit le provider qui passe par tout les noms d'oiseaux d'autant que les leds sont bien allumées de la bonne couleur sur le modem.
On trouve le numéro de la hotline et on décroche le téléphone et là : Rien, nada, le silence.
Pas de téléphone = pas de hotline...
Je vais chez le voisin : pas de téléphone non plus.
Retour à la maison, où j'apprends que les télécoms on peut pas joindre leur hotline avec un portable...
Colère, je pars pour débiter des noms d'oiseaux à qui voudra les entendre et je tombe sur un type qui bricole calmement des fils au-dessus d'un trou :

Inspirée, je demande au gars si par hasard il ne serait pas en train de bidouiller le téléphone et tout sourire, il me répond que oui, que y'a pas de souci, ça va revenir...
Non pas de soucis, tant pis, on bossera plus tard hein...
Et quand je lui fais remarqué qu'ils auraient au moins pu mettre un mot pour prévenir le gars me montre le quatier d'un geste vague en disant :
"on peut pas prévenir tout le monde ; y'a tellement de monde..."
Ah, ben oui évidement...

Au bout du compte, le téléphone reviendra mais pas le web, alors je retournerais voir le gars et finirait par lui arracher le numéro de portable du chef en cas de problème persistant (numéro sur lequel grâce au répondeur, j'aurais le nom du-dit chef). Apprenant au passage, ce dont je me doutais déjà à savoir que c'est pour l'OREUR et que c'est une société de prestation de service qui intervient pour télécom sur le réseau et je sais pas pourquoi mais cette histoire de société de prestation de service, ça me rassure jamais.
Le lendemain, on sera encore coupé sans mise en garde, cette fois en plein coup de fil et depuis les camions de la société de prestation ont disparu donc on peut espérer qu'ils ont fini...

Et on se demande angoissé ce qu'ils vont encore pouvoir nous couper...

mardi 19 décembre 2006

black out

Bon évidement après le coup du gaz, on est un peu suspicieux quand les gars des travaux sortent leur engin et commencent à creuser.
Mais non en fait, les types ont bien compris où sont les conduites de gaz maintenant qu'ils ont tapés dedans.
Par contre, pour les câbles électriques...

Alors évidement, ça tombe un mercredi (sinon c'est pas drôle) au beau milieu de la partie de jeux vidéo des enfants. Un espèce de clac et un petit wow des appareils électriques qui s'arrêtent.
D'abord on jette un oeil dans le couloir, manifestement c'est pas chez nous mais général. En farfouillant, on retrouve la facture EDF et le numéro d'urgence qui est dessus. C'est un répondeur, je tape des tas de chiffres avant de me trouver devant une voix qui débite une liste incroyablement longue de rues où il n'y a plus d'électricité. À en croire ce que j'entends, la moitié de la ville est coupée. Devant une coupure si importante, on a du mal à croire que ça soit seulement les travaux, on sort bougies, lampes électriques et radios.
Puis finalement, on décide de descendre les étages dans le noir pour aller aux nouvelles.
Et là....
Ben là y'a un gars avec son tractopelle, un trou et la canalisation électrique dans laquelle il vient de taper.
Beau score pour les travaux de l'OREUR et leur p'tit N de nuisance.
Et forcément après un coup pareil, on finit par devenir top parano dès qu'un gars sort un tractopelle.
Pourtant c'est amusant mais c'est justement ce mois-ci que Villepin a annoncé qu'il fallait cesser de couper l'électricité aux familles modestes en hiver...

lundi 18 décembre 2006

détartrage

Dans une région réputée pour son calcaire (si, si ; si on avait pas de craie qui réfléchit le soleil, on aurait pas de vignes à Champagne), le détartrage est vécu comme quelque chose de normal.
Non parce que maintenant qu'on avait des belles canalisations toutes neuves pour acheminer l'eau chaude, l'OREUR a voulu qu'on est aussi de belles canalisations descendantes, pour cela, le p'tit N du Nuisance a fait venir une entreprise de détartrage.
Alors tout a commencé par un mot aux ascenseurs (il y a bien des tableaux d'affichage mais ils sont à des endroits inapproppriés et assez vandalisés pour être inutilisables), alors les communications ne font par voie d'affichage sur les portes extérieures ou celles des ascenseurs sans doute fonction de celui qui les posent.
Le mot nous donnait un planning précis du détartrage avec un but initial de 2 immeubles par jour et un énorme blabla qui disait de boucher nos lavabos, nos évacuations de machine à laver et de poser quelque chose de lourd sur les toilettes, blabla qui ajoutait qu'en cas de dégâts sans avoir respecter ces instructions et cela serait notre faute à nous, rien qu'à nous.
Le lundi, les gars arrivent, un camion-compresseur en bas et deux gars sur le toit de l'immeuble en face de nous avec des cordes, des tuyaux partout ; ça leur a bien pris 2 heures avant de faire marcher le truc à coup de "Roger, ça marche pas, arrête tout".
Après ça, on avait comme un feeling sur le planning mais bon comme c'était dit que si on faisait pas ce qu'ils disaient tout serait de notre faute à nous, rien qu'à nous ; le jour dit on a sagement rempli nos lavabos, bouchés nos évacuations de machine à laver et mis des bouquins sur les chiottes, comme ça pendant toute la journée puis en fait le soir, y'avait un mot aux ascenseurs qui disait que "Roger, ça marche pas !" ça avait tout décalé et qu'on verrait ça plus tard.
Et en fait, on a rien vu (enfin si un peu de remontées dans le lavabo de la salle de bain) mais qu'est-ce qu'on a entendu : le WIIiiiiiii que fait la pression d'eau et le furet dans les tuyaux... Une journée entière d'un WIIiiiiiii si aigü qu'il en faisait grincer des dents.
Et tout ça pour quoi ?
L'eau de mes chiottes est toujours jaunâtre même en tirant la chasse d'eau (y'a 3 ans ils m'avaient promis qu'en détartrant les canalisations, il n'y aurait plus de soucis...).
On est resté 2 jours à faire les blaireaux avec les lavabos, les évacuations de machine à laver et les chiottes.
Et puis surtout si j'en crois ce que j'ai lu sur le net : ça va nous être facturé puisque c'est de l'entretien, que c'est nous, notre bien tout ça...
M'enfin si c'est de l'entretien, on est quand même surpris de voir que c'est pas souvent entretenu...

dimanche 17 décembre 2006

ne jamais dire : "fontaine, ..."

Alors évidement, une fois que les tuyaux ont été remplacés, il a bien fallu les mettre en service.

Pour cela, l'OREUR nous a ressorti son p'tit N de nuisance pour deux jours sans eau chaude ni chauffage fin octobre (alors que le chauffage était pourtant remis...).
Alors évidement comme chacun sait dans les quartiers sensibles, il n'y a absolument pas d'enfants et cela n'est pas un facteur à prendre en compte. Du coup, l'eau a été coupé un mercredi et un jeudi... Le bain du mercredi s'est transformé en bain du mardi, on a mis trois couvertures sur chaque lit, on a sorti des gilets et des chaussettes pour se lever le matin et on a mis des bouillottes pour réussir à se coucher le soir.
Et en fait, l'eau chaude a fini par revenir partout le lundi suivant, rien de moins que 3 à 5 jours sans eau chaude ni chauffage en fonction de la situation dans le quartier.

Alors que pourtant selon le TGI d'Avignon dans son ordonnance de référé du 12/05/1995 n°1492/95, M. Derbez et Union fédérale des consommateurs d'Avignon c/ Société avignonnaise des eaux : La coupure d'eau constitue la privation d'un élément essentiel à la vie d'une famille, ainsi qu'une gêne très importante et un risque pour la santé.
Et de toute façon, le droit à l’eau pour toute personne quelque soit son statut locatif est défini dans la loi de Lutte contre les exclusions du 31 juillet 1998, article confirmé par la loi SRU de décembre 2000.

Mais bon, là encore c'est pour notre bien, parce qu'il fallait bien changer ces fichus tuyaux qui n'avaient jamais été changé et que c'est pas la faute à l'OREUR mais aux vilains-méchants qui prenaient les mauvaises décisions avant et qui réparait rien.

Explosion de canaliation centrale dans la rue principale (avant la réfection et qui témoigne de la nécessité de cette réfection).


Hum... Et si en fait, personne n'avait jamais prévu d'entretenir ce quatier sensible, parce que bon quand même on va pas faire des travaux dans les cités-dortoirs où les touristes vont pas non plus. Et pis là, avec leur histoire d'ANRU, ben y'avait moyen de faire des travaux à moindre frais.
M'enfin qu'importe c'était pour notre bien et on en est pas mort et puis on avait encore l'eau froide et on était prévenu alors que ça arrive tellement souvent qu'ils coupent toute l'eau et qu'on soit pas prévenu.

vendredi 15 décembre 2006

ça sent le gaz ?

C'est le mardi 5 septembre, tous les gosses sont rentrés à l'école (ouf !). Les travaux ont commencé depuis quelques semaines et les va et vient des engins commencent à nous être coutumier. Ils changent les canalisations d'eau chaude qui datent de la construction du quartier (et qui commencent à être un peu usées à en croire les dégâts fait par celle qui avait explosé dans la rue principale au printemps).
Ils creusent les tranchées pour les remplacer, il est 9 heures, un attroupement s'est formé devant le trou.

Vers 9h30, l'attroupement a grandi et des policiers empêchent de rentrer dans les blocs. Installé en bas dans le square, ils crient aux gens sur les balcons : "Sortez, sortez, ça va sauter !". Pendant que les pompiers casqués et masqués montent les étages à pied en tambourinant aux portes : "Évacuez, évacuez, il y a une fuite de gaz !". Et c'est vrai que ça sent le gaz, fort, très fort, la tête qui tourne, un bref moment de panique où l'on englobe d'un regard son appartement, l'ensemble des misérables possessions que l'on a et nous voilà parti à descendre les étages à pied avec un foulard sur le nez. À chaque pallier, c'est les mêmes scènes désordonnées de portes ouvertes, de gens questionnant et de pompiers pressés. À chaque pallier, l'odeur est plus forte.
9h45, nous sommes tous dans les squares ou sur les parkings, on entend un énorme PSSSCH et tous les accès aux immeubles sont bloqués.
Les gens se répartissent par groupes devant l'entrée d'où ils sont sorti et pas un moment quelqu'un ne pense à réunir tous ces gens au moins pour les informer. En faisant le tour par les passages entre les immeubles, on arrive à contourner la zone dangereuse
et on fait la liaison entre le responsable des travaux, GDF, les pompiers et les habitants de notre bloc bloqués sur un parking de l'autre côté.
La rumeur commence à dire qu'on ne rentrera pas chez nous avant midi et très vite se pose la question de savoir quoi faire des enfants quand ils rentreront de l'école. Les gens ont été jeté dehors sans prendre le temps de rien, il y a des gens en pyjama, en robe de chambre, parfois même en chaussons, une petite bruine tombe et on se demande où aller si la bruine devient pluie. Quelques fois, on croise une dame avec un sac et un chien ou un chat dedans. On pense aux hébergements d'urgence qu'on nous montre si souvent, en cas de catastrophe, à la TV, on se dit que laisser de gens dériver comme ça toute une matinée sur un parking c'est grossier.
Puis le PSSSCH s'arrête enfin, on commence à être rassuré et à s'intéresser aux causes de tout ce bazar.
Trop vieux le quartier, les plans pas bons, les canalisations qui ne passent pas là où elles devraient... et pourtant le sol a été sondé pour permettre de les localiser... Mais bon, après l'ORU, ça ira mieux et pis c'est pas la faute à l'ORU, c'est la faute aux vilains méchants qui ont construit le pas-beau quartier qui ont fait des plans tout-faux.
Finalement vers 11h30, quelqu'un (on ne sera pas si c'est GDF ou les pompiers) juge qu'il n'y a plus de danger et nous laisse remonter dans les immeubles (mais bon sans prendre l'ascenseur, non plus, faut pas pousser).
Vers 14h, on a toujours pas de gaz mais les ouvriers qui ont pèté la canalisation, recommencent quand même à creuser...

Pendant ce temps, c'est les gars de GDF qui triment pour réparer la connerie, parce que mine de rien la canalisation alimentait tout le square nous voilà à quelques 300 foyers sans gaz. Les gars de GDF resteront jusqu'à 22 heures en bas à réparer la connerie des ouvriers (partis à 16 heures comme d'habitude), ils finiront par s'éclairer avec les phares de leur véhicule et à 22 heures, ils remonteront dans les immeubles, appartement par appartement, pour remettre le gaz en service au quelques 300 foyers sans gaz.
Et si je ne saluerais pas l'OREUR et son p'tit N de nuisance pour être responsable de la connerie et surtout pour ne pas avoir su la gérer ; je saluerais les gars de GDF parce que je ne connais pas beaucoup de gens qui seraient resté jusqu'à 22 heures à travailler dans le noir et le froid avec comme seule motivation "on peut pas laisser les gens comme ça" et la voilà, la Vraie Notion de service public, à une heure où il n'est question que de casser les monopoles d'état et je ne peux pas m'empêcher de me dire que si ça avait pas été GDF (une entreprise de service public) ben le gaz on en aurait peut-être toujours pas...

À savoir à propos du gaz :
- Il est odorisé afin de faciliter la détection de fuites.
- En cas de suspicion de fuite, ne pas provoquer d'étincelles ( voir les bons réflexes sur GDF ).
- Le gaz naturel est explosif quand sa concentration dans l'air est entre 5 % et 15 %. En dessous de la limite inférieure et au dessus de la limite supérieure, il n’y a pas de risque d’explosion. ( source ).

jeudi 14 décembre 2006

Le avantage de l'ORU

Pour la société HLM chargé de la gestion du parc, l'ORU présente un avantage majeur : celui de trouver un autre responsable et de pouvoir lui déléguer les rouspéteurs.
L'ORU devient une sorte d'entité non domestiquée capable d'initiative personnelle :
- coupure quelconque : c'est l'ORU ;
- fuite dans les couloirs au point d'être inondé en rentrant chez soi : ça ira mieux après l'ORU ;
- squatters dans les couloirs, portes toujours ouvertes, boîtes aux lettres ouvertes : après l'ORU !

L'ORU ressemble à une sorte de sésame capable de tout et pourtant, capable, aussi de tout résoudre.

L'ORU nous a été présenté en grandes pompes lors d'une réunion au gymnase du quartier, dont le but n'était que de calmer les plus nerveux des relogés.

L'avantage d'un tel chantier est de tout faire en même temps, du coup chacun vient avec son problème à qui ses histoires de relogements, à qui ses histoires de réhabilitation et adieu la belle unité du quartier, chacun bataille pour lui même et la notion même de prestation compensatoire n'est seulement pas envisagée.

Au milieu de tout cela, on se pose et on regarde.

En juillet, ils ont commencés à souder d'énormes cadenas sur les immeubles voués à la destruction, à souder des plaques en fer pour bloquer les issues et à murer de l'intérieur sur 3 étages.

Mine de rien, la destruction de 391 logements, ça fait beaucoup d'immeubles de murés.
Évidement, y'a eu 2-3 cafouillages, ben oui parce que bon murer les immeubles c'était bien comme ça les vilains squatters n'y viennent pas mais bon si une canalisation péte ben le plombier non plus y vient pas...
La rumeur parle de scènes surréalistes d'immeubles condamnés avec une fenêtre ouverte au 6° étage d'où s'écoule des litres d'eau...
Les squatters aussi, ça les a amusé une partie de l'été pour trouver toutes les issues pas ou mal condamnées et c'est comme ça que le sommet des tours vides à commencer à se colorer au grès des bombes de peinture.

En se promenant pendant l'été, dans les squares désertés, la misère de l'endroit, son côté friche industrielle nous a touché d'une certaine poésie chaotique. Et nous a donné envie de montrer par nos yeux à quoi ressemblait l'ORU, ce qui plus tard nous amènera à devenir La Voix et à ouvrir ce blog.

mercredi 13 décembre 2006

Acronyme

Alors évidement quand on vous dit :
L'ANRU gère les ORU dans les ZUS.
( l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine gère les Opérations de Rénovations Urbaines dans les Zones Urbaines Sensibles)
cela n'est pas clair d'emblée mais manifestement c'est gérer par des spécialistes au moins capables de comprendre ces acronymes.
Mais c'est quoi, en fait, l'ANRU ?
Ben au 1er décembre 2006, l'ANRU c'est 147 conventions signées pour restructurer, résidentialiser, réhabiliter les ZUS ce qui équivaut à des interventions dans 264 quartiers en France ce qui concerne rien de moins que 1 624 752 personnes. (source)
Selon, la loi du 1er août 2003, le programme national de rénovation urbaine devrait permettre la construction de 250 000 logements locatifs sociaux, la réhabilitation de 400 000 logements locatifs sociaux et la démolition de 250 000 logements.

Ce blog ne pourra pas s'intéresser à toutes les ORU, mais quelque chose me dit que notre ORU ne sera ni pire, ni meilleure qu'une autre, juste le reflet du quotidien pour les résidents, ceux que d'autres appelleraient otages.

Notre ORU est de 48 millions d'euros pour la mise en oeuvre d'un projet de rénovation urbaine de 2005 à 2009.
Elle comprend la démolition de plusieurs immeubles (soit 391 logements) par déconstruction, la construction de 205 logements et la réhabilitation de 272 logements. (source)
Et parce notre ORU ne se fait pas n'importe où, notre ORU a son propre site, sa mascotte, une permanence avec des maquettes pour recevoir les résidents-otages et même des grandes réunions d'informations dans le gymnase du quartier avec maire et vidéo-projecteur pour nous aider à bien comprendre que tout ça c'est pour notre bien surtout.


Et même si je comprends bien que c'est mieux pour moi, je comprends aussi que si j'avais le choix, si nous avions tous le choix, aucun d'entre nous n'habiterait ici à 2 km du centre-ville, à 5 km de la plus proche grande surface, avec des bus qui s'arrêtent à 20 heures et qui ne circulent pas le dimanche...

Et tout ce que je vois c'est que c'est plus l'image de ville qu'on soigne, histoire qu'elle ne soit plus coiffée de son quartier quand on arrive de loin, pas histoire que nous, on s'y sente bien.

Alors histoire d'avoir une autre vision des choses, je serais La Voix, j'aurais un site (enfin un blog), un acronyme de spécialiste O.R.E.U.R. (Opération Résidentielle d'Environnement Urbain Ravagé) et même une mascotte le p'tit N de nuisance.

L'opium du peuple

94% des foyers français possèdent un téléviseur (chiffres de 2000), cela fait plus de 10 ans qu'ils ne sont que 6% à ne pas avoir de lucarne magique.

En 2004, le français passe 3h24 par jour devant sa télévision et elle reste allumée 5h36 par jour contre 3h53 en 1982.

Et il s'agit de statistiques adaptées à un niveau national ayant 8,8% de taux de chômage mais je vous laisse imaginer le potentiel bond de ces statistiques si on les adapte à l'un de ces quartiers sensibles qui est l'objet de notre blog où le taux de chômage est souvent proche de 30%. Sans parler de la proportion importante de personnes âgées souvent consommateur de télévision.


Et c'est comme ça que le p'tit N de Nuisance à fait son apparition dans nos vies.
Le p'tit N est l'icône sympathique que l'OREUR (Opération Résidentielle d'Environnement Urbain Ravagé) a choisi pour dialoguer avec nous, les résidents, d'autres diraient avec nous, leurs otages.

Et pour sa première apparition le p'tit N de Nuisance a choisi de s'attaquer à la réception TV des quelques 2 500 foyers du quartier.
Et pendant des championnats de football en plus !

C'était au début de cet été, juste quand les enfants s'ennuient dans les appartements...
Un voisin à bout de nerfs (le samedi soir ça avait coupé et il avait raté son match) les avait menacé de tas de choses pas très polis et nous devions tous défiler un par un pour nous plaindre.
Finalement, le p'tit N de Nuisance a fini par s'afficher sous forme d'un papier scotché sur les portes des ascenseurs et annonçant trois mois de travaux avec un résultat final où nous serions enfin relier à la TNT.

Les trois mois en ont duré six et tout le monde a fini par se payer une petite antenne portable.
Mais bon depuis début décembre on peut se payer un décodeur TNT pour atteindre notre quota de 7% de dépenses du ménage en audiovisuel !

mardi 12 décembre 2006

Le début du début...

L'origine même de ce blog date du 17 juin 2002 quand Jean-Pierre Raffarin, alors premier ministre, fait son 2° gouvernement et nomme Jean-Louis Borloo, Ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine.
Le même Jean-Louis Borloo qui sera à l'origine de la loi d'orientation et de programmation pour la Ville et la rénovation urbaine ( texte intégral ) promulguée le 1er août 2003.
Loi qui nous concerne au premier titre puisqu'elle créée une Agence Nationale de Rénovation Urbaine ( ou ANRU pour les spécialistes, voir sur http://www.anru.fr/ ) qui est chargée de
permettre la mise en œuvre d'un vaste programme de reconstruction urbaine évalué à 30 milliards d'euros d'investissements sur 5 ans
.
Or ce blog a justement pour but de vous faire vivre de l'intérieur la vérité de cette annonce ô combien médiatisée - mais plus guère d'actualité désormais - alors que pourtant justement les habitants de ces dits quartiers sensibles vivent au quotidien la réalité de ce que cette loi a décidé de faire de leur vie pour 5 ans.