dimanche 11 mai 2008

Archive 03

Retour sur la politique du logement français (Source : Brochure Ces quartiers où s'invente la ville, publié par la Commission nationale pour le développement social des quartiers).
1945 : énormes besoins en logement dû à la reconstruction, au besoin de modernité et à la fameuse croissance (déjà elle !).
1958 : 300 000 nouveaux logements construits par an.
Pourtant si on construit, on oublie souvent d'équiper ces grands ensembles en terme de commerces, transport, loisir, etc.
Dans les années 1960, habiter en HLM représsente une promotion sociale.
Dans les années 1970, le "marasme économique" inverse la situation, ceux qui espérait que l'ascenseur social les emmène en d'autres lieux n'ont plus les moyens de quitter les HLM. Alors que dans le même temps, une population encore plus précaire les rejoint.
Dès 1977, lors du VII° plan, l'Etat crée une commission habitat et vie sociale (HVS) qui lance des opérations coordonnées d'amélioration du logement et des services collectifs dans 50 zones urbaines qui présentent des signes de dégradation et de pauvreté sociale et culturelle.

Le pré-dossier de la candidature d'Epernay pour le HVS est une mine d'informations et de constats qui ont sans doute servi pour les plans suivant DSQ, Banlieues 89, et autres ORU.
Et il est toujours intéressant de lire un dossier officiel écrit en 1977 et qui présente les mêmes constats que ceux écrits 30 ans après...
Constat et situation du problème en 1977.
D'abord un peu d'histoire.
1968 : arrivée des premiers habitants.
1971 : premiers commerces, bureau de poste et piscine de plein air
1972 : amménagement du Thalweg
1973 : relai bébé-accueil et bibliothèque pour enfants
1977 : Crèche et centre culturel
Ensuite, la population qui est présentée comme plus jeune et moins qualifié que celle de l'ensemble de la ville. Population qui présente aussi plus d'étrangers, plus de femmes seules et plus de demandeurs d'emploi. (Tout juste comme l'ORU le dit aussi...)
Puis, la situation excentrée et le clivage avec le centre-ville est soulevée en appuyant sur le fait que la hauteur des bâtiments de Bernon crée un clivage de plus par rapport aux habitations basses de la ville. Le choix visant à construire Bernon en hauteur est expliqué par une topographie difficile (en pente) qui a rendu la viabilité coûteuse et a influencé une densité au sol (donc en hauteur) "disproportionnée" face au reste du bâti sparnacien ainsi que la nécessité de minimiser les coûts en réduisant la surface au sol.
Il est déjà question du clivage Bernon haut/Bernon bas même si ils sont désignés comme 2° triennal (bernon haut) et 1° triennal (bernon bas).
Comme le fait que les charges locatives soient élévées est déjà dénoncé.
Ensuite un petit topo sur la mobilité, prélude au "parcours résidentiel" de nos ORU, qui nous explique en quelques mots qu'en fait, si le locataire a un parcours résidentiel, c'est un signe de bonne santé du parc immobilier. Ben oui, logiquement, le résident-locataire démménage souvent pour bénéficier sans cesse d'un logement plus neuf et mieux équipé (un peu comme pour la voiture, quoi). Cette mobilité permet d'accèder à des habitats de standing supérieur et permet de maintenir un bon niveau d'entretien du parc immobilier. Mais dès qu'un locataire n'a plus de mobilité, il ne bénéficie plus de logement d'un standing supérieur, au contraire son habitat se dégrade et avec lui l'image du quartier.
Actions de réhabilitation proposées en 1977.
1- Insonorisation des logements (opération qui inclus Bernon-village)
2- Amménagement des parties communes des immeubles (mise en place de portes aux traversantes sur le 2° triennal/bernon haut)
3- Sécurité des piétons et stationnement (mention d'une psychose de la voiture sur le quartier, mention des parkings souterrains peu utilisés, mention de stationnement inappropriés : on croirait lire l'ORU...).
4- Sécurité des enfants et aire de jeux (à l'époque, il était même question de mettre des portillons et des haies de protection aux aires de jeux)
5- Amélioration de l'environnement (plus de plantations et à tiges hautes s'il vous plait (l'ORU aussi le dit)
6-Signalisation à Bernon Vilage (quartier trop labyrinthique)
7-Equipements à créer ou à revoir (pas de terrain de foot à l'époque sur Bernon, la construction est proposé, ainsi que la mise en place de locaux associatif (on dirait la salle polyvalente de l'ORU) et la rénovation de la chaufferie)
8-La santé (mise en place de permanence d'éducation familiale, de planification, etc.)
9-Animation et information (nécessité de recruter un animateur)
10-Formation permanente (action de formation pour les demandeurs d'emploi)

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