ça sent la reprise, tout s'active d'une manière plus fébrile ; les nouveaux occupants des studios rénovés pendant les vacances sont prévus à partir de lundi et pour les accueillir la gardienne - tant espérée - prendra ses fonctions le jour même.
Dis comme ça, ça respire l'initiative efficace et spontanée sauf que...
En fait, tout cela n'est rien de plus que l'application stricte de notre convention ANRU - voir page 5 - où l'on comprend que la gardienne n'est que l'incarnation du Service Plus annoncé sur certains immeubles afin de servir d'appât pour instaurer la fameuse mixité sociale mot-clef - but final de toute ORU.
On reprend vite fait le raisonnement pour ceux à qui ça aurait échappé, si ça va mal dans les quartiers, c'est parce que depuis plusieurs dizaines d'années on y laisse s'empiler une population réunissant les maux les plus divers et dont LA caractéristique est de ne pouvoir se loger ailleurs.
Alors l'idée, c'est de rénover les quartiers pour en changer l'apparence extérieure alors que dans le même temps, on met en place différentes opérations (relogements, rénovations, réhabilitations, démolitions, déconstructions et autres -tions) pour en "rénover" la population et donc, aussi, en changer l'apparence intérieure. Et au final, c'est le quartier qui doit changer en même temps que l'image qu'il renvoie. Là, encore si l'intention semble louable, certains débats politiques voient d'autres objectifs à la fameuse mixité sociale, mais là n'est pas le débat.
Bref, dans les opérations de rénovation de la population, on peut compter mon fou du 7°, même si il n'a sans doute été qu'un dommage collatéral mais aussi et surtout l'arrivée des nouveaux occupants des studios rénovés puisque eux, ils sont carrément l'essence de la mixité sociale recherchée. (et en plus, comme c'est des étudiants, ils ont le bon goût d'avoir un parcours résidentiel - et ça, vraiment c'est super bien - puisque ce serait un des principal tort des populations des quartiers que de ne pas avoir de parcours résidentiel.)
Bon, pis à la veille de la mise en place de cette fameuse gardienne - dont on retiendra qu'elle existait sur le papier dès le 16 décembre 2005 sur la convention mais qu'elle ne se sera incarné que le 1° septembre 2008... - il convient certainement de faire le point sur tous ce qu'on supporté les locataires de l'immeuble en question pour en arriver là quand même.
La mise en place de l'agence en transformant plusieurs appartements, la transformation d'un appartement de rez-de-chaussé en loge de gardienne et la transformation de deux appartements en un logement "grande typologie" ; travaux effectués successivement et visant tous à de tels travaux qu'il était question de couper des ouvertures dans le béton armé en sciant, un délice pour les nerfs...
La déconstruction du bloc collé aux immeubles d'abord par écrêtage jusqu'au 4-5 premiers étages puis avec une grue pour les derniers et enfin au marteau-piqueur pour les fondations sans parler bien entendu du concassage sur site pendant plusieurs mois.
La rénovation d'un des deux blocs constituant l'immeuble après l'avoir préalablement vidé de ces habitants : ambiance "buffet froid" dans l'immeuble et sur-utilisation de l'ascenseur pour les divers déménagements et pour servir de monte-charges aux ouvriers...
Et pour finir la rénovation du chauffage avec le changement des radiateurs qui entraîne pas mal de temps perdu pour ranger et déranger ce qui pourrait gêner les ouvriers sans parler du fait que les radiateurs sont plus petits et que c'est pas raccord pour le papier peint...
Et je vous épargne les diverses coupures d'eau, de téléphone, d'électricité, de poubelles ou de courriers qui ont suivi les travaux sans parler des fuites d'eau ou de la fameuse fuite de gaz et de l'évacuation qui suivit.
Alors évidement, on l'attendait un peu le mord au dents, la gardienne sans parler du fait qu'on a encore les baies vitrées, les portes-palières, les compteurs d'eau et d'électricité à changer...
Mais en fait, l'image de notre quartier a tellement changé grâce à l'ORU que personne n'a répondu à l'annonce du bailleur pour nous trouver un gardien conformément à l'ORU... finalement, c'est ma voisine du dessus qui se sera proposée spontanément quand en subissant les travaux pour la loge, elle aura deviné de quoi il s'agissait... et qui après moult rebondissements aura finalement fini par devenir notre gardienne.
Et du coup, ça désarme forcément, puisqu'on sait bien qu'elle sait de quoi on parle puisqu'elle vit là, avec nous, au milieu du bordel, depuis tant d'années...
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