mercredi 28 novembre 2007

1,5 hectares !

Hé, oui démolir 391 logements plus encore 110 dans une seconde phase, ça fait de la place... beaucoup de place : 1,5 hectares.
Et que faire de toute cette place ?

Si on nous a longtemps parlé de consultation avec les habitants force est de reconnaître que 3 groupes d'ateliers de 15 personnes, ça fait jamais plus de 45 personnes pour près de 2 500 à 3 500 habitants (selon la source), bonjour la consultation, on dépasse le 1%...
M'enfin, l'intention y était, les ateliers commençaient et tout était super.
Sauf que dès le premier atelier, on nous explique que les architectes ont 4 axes de réflexion :
1. un parc urbain
2. réamménagement du centre commercial et de l'emplacement du marché
3. un équipement tertiaire utile à tous les sparnaciens (!)
4. une vingtaine de logements privatifs (!)

Et là, on rigole moins, on reprend la présentation du projet sur l'ANRU (source) et on sait bien que les soit-disants axes sont déjà tout décidé. Et il n'est pas question de se servir des ateliers urbains pour tenter de donner un verni de concertation à tout cela quand rien n'a été concerté.
Non parce qu'on nous présente ça comme des axes de réflexion mais au prix où travail un architecte, ce genre de monsieur ne travaille pas sur des hypothétiques projets mais sur du concret.
Reste qu'il suffit de lire entre les lignes de la présentation du projet sur l'ANRU avec ces nouveaux éléments pour que tout prenne un sens.
Autant les points 1 et 2 concernent indiscutablement des éléments pour le quartier autant les points 3 et 4 sont moins évidents et prennent leur sens avec cette lecture croisée.

Alors le point 3 : un équipement tertiaire utile à tous les sparnaciens
Oh, oui cool, une patinoire, une salle de concert, un stade, une piste de karting. L'imagination s'emballe devant un terme si précis, on imagine des grandes manifestations festives où la ville entière se presserait aux portes du quartier. Que nenni, du bout des lèvres dans un murmure, on nous souffle la médecine du travail, par exemple. Ah, oui, ça fait pas du tout catapulté un exemple comme celui-là. Et l'autre d'enchaîner sur le fait que de toute façon, il faudra la déplacer. Ah oui et alors ? pourquoi là ? pourquoi dans un quartier où le chômage flirte avec les 30% ? ça concerne vraiment les habitants ?...
Pis la médecine du travail, c'est sexy, ça pour faire vivre un quartier, tiens...
Et là, on me répond mais ma bonne dame vous voulez un quartier vivant intégré à la ville et avec des nouveaux commerces ? Et bien la médecine du travail, c'est la solution, entre les gens qui y travaillent (sans doute pas ceux du quartier d'ailleurs...) et ceux qui y viennent (mais oui bien sur qu'ils vont flâner dans le quartier...).
Donc le point 3, je rase des logements sociaux pour y mettre la médecine du travail, si ça colle bien avec le dossier de l'ANRU : Replacer le quartier dans un axe stratégique de déplacement pour changer durablement et profondément l’image du quartier en le réintégrant à la ville ; on peut pas dire que ça colle avec les aspirations des habitants...

Le point 4 : une vingtaine de logements privatifs
Alors celui, c'est le pompon ! On rase des logements sociaux dont un immeuble de 6 étages vieilli mais loin d'être inhabitable et dans lequel des personnes ont habités 20 ans. On reloge tous ces pauvres ailleurs, loin de leur jolie vue sur les vignes (la plus belle du quartier...) et on refile le terrain à un pote : la Foncière Logement pour qu'il y mette de jolis petits pavillons de 1% patronale (des cadres, quoi).
Et là, encore, on nous parle de projet alors que sur le site de la Foncière Logement, ils sont pourtant bien dans le concret puisqu'ils parlent de 30 logements et lancent des appels publics à la concurence...
Et là, encore on lit entre les lignes sur l'ANRU : mixité sociale, diversification de l’offre de logements, rééquilibrage territorial de l’offre de logement social...
Et là aussi, il y a un argument de vente, qui dit que bon, ça coûte cher les travaux donc un peu d'aide est bienvenue et pis on se plaint du vent donc faut des bâtiments pour le couper. Et ça va faire de la mixité, des nouveaux gens et changer l'image...
Hum, sauf que ce délire, ils l'ont fait à la construction avec les pyramides juste à côté des HLM, ben, ça fait que les gens des pyramides on les voit jamais, évidement qu'ils viennent pas dans le quartier et bien sûr que ça n'a rien mixé...

Et le résultat de tout cela, c'est l'impression que tout est déjà joué... un peu comme si les 30 baraquements à riches étaient déjà construits, c'est cool quand ils iront à la médecine du travail, ils auront pas à prendre leur voiture...

Et quelque fois, la rage d'un tag colle à la rage d'un locataire-otage d'une ORU.


Rectificatif du 5-12-07. Comme chacun sait l'ORU se consacre à une information claire et pédagogique. Si claire, qu'il y a effectivement des confusions (quoique pas tant que cela), oui les appels à concurence clôturés concernent bien une zone hors du quartier (vigne blanche) par contre oui la Foncière Logement a bel et bien posé une option dont rien ne prouve qu'elle n'a pas été maintenue (au contraire même) sur l'emplacement du square Weber. voir note convention.

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