lundi 3 décembre 2007

Concertation

A force de lire on apprend beaucoup de choses sur l'ORU. Notamment que l'ANRU possède un Comité d'évaluation et de suivi mis en place par le ministre lui-même (Jean-Louis Borloo) au moment de la mise en place de la loi en 2002.
Et ce Comité d'évaluation et de suivi fait des rapports, des expertises, des communiqués de presse, etc.
Alors on a lu avidement toutes ces informations.
Et on retient évidement ce qui reste encore d'actualité pour notre ORU comme les remarques sur les concertations des habitants.

On nous y explique d'ailleurs bien mieux que jamais l'ambition et les objectifs de l'ANRU comme le sens du terme désenclavage. Et si l'intention reste louable, la réalité de terrain rattrape souvent ces utopies.
Il convient de souligner qu'on parle ici d'experts qui annoncent eux même que les changements escomptés par les ORU seront de l'ordre de la génération afin de changer durablement les mentalités et l'image de ces quartiers.

Mais restons sur l'objet de cette note cad la concertation.
Dès février 2005, le Comité d'évaluation et de suivi de l'ANRU alerte l'ANRU sur le fait que les concertations sont un élément essentiel du programme. L'acceptation par les habitants des changements conditionne leur réussite aussi la pédagogie et l'information sont présentées comme vitales au projet.
On rappelera quand même que selon le projet de plan de financement 2004-2008 (on a toujours pas eu accès à la convention elle même) la participation des habitants est chiffrée à 101 806 € donc que le budget existe.
page 33 du rapport de 2006 du comité d'évaluation et de suivi
Instaurer une concertation locale authentique, formelle et efficiente des habitants est un enjeu majeur pour la bonne exécution du PNRU. Elle permettrait d’accélérer l’instruction des dossiers et garantirait l’efficacité de l’intervention publique, en évitant une opposition systématique des habitants – locataires comme propriétaires - et des associations.
Dans la page 35 du même rapport :
L’accès libre des habitants à une information complète, contradictoire, accessible aux non spécialistes et permanente sur les PRU est présentée comme un principe à respecter pour garantir la participation effective des habitants. (quand on pense qu'on a même pas accès à notre convention...)
Sachant que dès 2005, ce comité demandait que la participation des habitants soit conditionnée à l'obtention des crédits.
Bilan d'étape de 2005 :
page 26 : Si les outils de communication (boutiques de projets urbains, réunions d’information, conseils de quartiers, périodiques, CD-Roms etc.) sont nombreux, il n’y a pas de processus d’échanges sur les décisions entre le niveau politique, administratif et celui des habitants. Les habitants sont informés des projets de rénovation urbaine, qui font l’objet de concertation, mais leur participation à la construction du projet, aux décisions, en reste le plus souvent au stade des doléances.
Cette faible participation des habitants se caractérise par :
* L’absence de prise en compte effective de l’avis des habitants sur les opérations de rénovation ; à titre d’exemple, les habitants dont l’immeuble est résidentialisé n’ont, le plus souvent, aucune idée de la nature des travaux, de leur échéancier et participent rarement aux programmes ; cette participation nécessitant un accompagnement pédagogique.
* Le manque de cadres de concertation, dans lesquels les habitants et associations pourraient s’approprier le projet dans la durée (lieux d’habitants, rencontres avec les professionnels, ateliers) [...]
Par conséquent, les habitants ne sont pas les acteurs de la transformation de leur quartier. Au mieux, ils sont consultés comme locataires, mais leur participation effective comme citoyens n’est pas entrée dans les moeurs et effraie toujours les maires.
page 29 : L’appropriation des projets par les habitants est une condition majeure de la réussite du programme de rénovation urbaine. Le débat public et la concertation préalable et permanente constituent un investissement qui permet de gagner du temps et d’éviter les rapports de force.

Et de s'étonner que personne ne semble écouter ce comité pourtant de si bons conseils, qui ne répète qu'une chose simple, la même que nous avec ce blog : informez nous !
Il n'est pas possible d'effectuer de tels transformations sans une vraie communication avec les habitants-otages.

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