mardi 6 mai 2008

Archive 01

On sait tous combien il est difficile de trouver des archives antérieures aux années 1980-90 sur le net. Pour cette époque, le papier était encore roi et peu de documents ont été numérisés.
Du coup, c'est un peu l'enfer pour trouver des documents sur l'histoire du quartier. Qu'importe, puisque les documents papiers existent, il suffit d'aller les trouver.

Exemple avec un vieil article de L'union intitulé "Avril 1966 : an I de la ZUP du Mont-Bernon" qui annonce le début des travaux de notre ZUP en avril 1966 et explique que la décision de la création de cette ZUP date du conseil municipal du 21 décembre 1962.
On y lit que le projet initial envisageait la construction de logements pour 12 000 habitants (hilarant quand on sait qu'avec une capacité de 5 000 habitants, le quartier a toujours connu un phénomène de vacance) et que le chantier était de 62 hectares.
On y apprend que Bernon bas (construit en premier) appartenait au V° plan qui devait prendre fin en 1970 ce qui amène une distinction importante entre Bernon bas (1° triennal) et Bernon haut (2° triennal).
Distinction que l'on retrouve de la construction jusqu'à nos jours et contre laquelle l'ORU et le DSQ avant, tente de lutter. Ainsi dans L'union du 12-12-1989 un article "banlieues 89 : à la recherche de l'unité de Bernon" explique que le projet est de : "rendre une unité à un quartier découpé en partie basse et partie haute" (ce que l'ORU continue de combattre 20 ans après...).


Mais l'élément le plus riche en archives, du moins, là où j'ai cherché, c'est les différents projets de réhabilitation du quartier mis en oeuvre et notamment les DSQ et le plan Banlieues 89.
Alors un peu de vocabulaire : avant les deux sortes d'ORU, il y a eu les DSQ pour Développement Social des Quartiers (à noter que ça concernait aussi le quartier Beau-Soleil).
Les DSQ était chaperonnée par la commission nationale pour le développement social des quartiers, mise en place suite aux émeutes de l'été 1981 (notamment en banlieue lyonnaise).

Ainsi dès 1984, un DSQ est mis en oeuvre sur notre quartier, avec moults diagnostics, commissions, rapports et interventions des habitants.
Ce DSQ aboutit à la signature de la première convention État-Région-Ville en 1985 puis finalement à la mise en oeuvre du début de la réhabilitation de Bernon en 1986.
Ce DSQ avait pour objectif de : "transformer l'image du quartier en changeant les mentalités des habitants et donc sa perception extérieure". (tiens, amusant comme on croirait que ça sort d'une brochure de l'ORU sauf que ça a été écrit 20 ans avant !).
Selon, L'union du 11-01-1990, ce DSQ se montait à 15 millions de francs pour la ville et 70 millions de francs pour le Toit Champenois.
On apprend au passage que le 12 janvier 1990, le maire de l'époque (Mr Stasi) a reçu un Mariane d'or (prix décerné à la ville ayant accompli les efforts les plus convaincants sur le plan du développement social urbain), tout comme la bailleur a reçu, lui, le "grand prix de la communication" sur l'opération d'information des habitants afférente. Et on est rassuré de savoir que notre DSQ a été primé - parce que vu comment ça a raté ici, on imagine mal à quel point, ça serait pire si ça n'avait pas été primé.
Enfin après les DSQ, c'est le plan Banlieues 89 qui prend le relais. En 1991, on évalue à 5 000 habitants la population Bernon ; le 16 avril 1991, le comité de "Banlieues 89" donne son accord pour réhabiliter le quartier.
Il est alors déjà question de dédensifier le quartier en abattant 2 tours de 17 et 12 étages, au 1 et 3 square Weber soit 102 logements pour une somme de 3,8 millions de francs soit 640 000 F pour le département ; 640 000 F pour la région ; 1 millions de francs pour le Toit Champenois et1,5 millions pour la ville.
On note au passage qu'il était temps de se décider à les démolir puisqu'elles étaient désaffectée depuis mars 1982 ; mais elles seront finalement démolies qu'à partir de fin juin 1992. Tours qui ont été démolies par une technique dite "mécanique" soit niveau par niveau. (encore une ressemblance avec l'ORU sauf que 20 ans plus tard on a des mots plus techniques pour le dire genre : déconstruction, écrêtage, etc.)
Dans L'union du 01-06-1990, c'est la rénovation des commerces qui est mise en avant (encore une ressemblance frappante avec l'ORU) avec une inauguration du centre commercial rénové pour le samedi 2 juin 1990 (et déjà à ce moment-là, il était question de "coeur de quartier" et de "supérette").

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Excellent blog.