mercredi 14 mai 2008

Le fameux diagnostic du marché de définition

ça fait un bon bout de temps qu'on nous en parle, on avait même réclamé d'y avoir accès, c'est maintenant chose faite.

Retour en arrière : au détour d'un ATU, on nous avait expliqué que les architectes avaient rendu leur diagnostic commun, on s'était alors ému de ne pas y avoir accès et on nous avait promis d'organiser une réunion spéciale pour sa présentation.
C'était hier soir, un ATU spécial annoncé par des affiches et des courriers.
Des représentants des 3 équipes d'architectes étaient là, le maire, plusieurs responsables du Toit Champenois, notre directrice de l'ORU et j'en oublie sans doute. Et aussi pas mal d'habitants, bien plus qu'à la coutume pour un ATU.
Mais bon, on avait déjà pressenti que les gens comprenaient mal le sens de cette réunion et on avait pourtant fait notre part d'explications en précisant qu'il ne s'agissait que du diagnostic. Mais bon, ça n'a pas empêché le quiproquo pour certains.
La responsable des ATU nous a refait un topo sur comment on en était arrivé là en attendant que le maire arrive puis il a pris le relai avec un discours très consensuel et ORU-vendeur - mais bon, c'est aussi son taff que d'y croire à l'ORU en tant que chef de projet. Et ensuite des plans ou des montages-photos ont été diffusé à l'écran pendant qu'ils étaient commentés par les différents représentants des cabinets d'archi.
Ensuite, comme un ATU normal, on a pu poser des questions (enfin pour ceux qui avaient compris de quoi on parlait).
Et pour terminer un petit pot en papotant.
Bien, bien, vous me direz mais et ce fameux diagnotic dont on parle tant ?!
Et ben, il manquait la mention de copyright sur les plans qu'on nous a montré alors on nous a gentiment demandé d'attendre qq jours avant de les photographier et du coup parler du diagnostic sans montrer les plans, c'est un peu comme un soufflé retombé :-(
On pourrait bien dire qu'on a vu des plans passionnants sur l'ensoleillement du quartier, avant et après les déconstructions, sur les cheminements spontanés ou sur la place du quartier dans la ville, mais ça vaut pas les schémas donc on attendra encore quelques jours pour en parler en photos sur ce blog.
Par contre, comme toujours dans ces grandes réunions publiques le quidam que nous sommes arrive toujours à glaner quelques informations.
Par exemple, l'idée, vraisemblablement abandonnée, du fait de la typologie nettement pentue du terrain, de créer une voie de circulation entre l'avenue Charles Gounod et la rue de Lorraine pour désenclaver le quartier. Et même si l'idée n'est pas réalisée, elle donne une idée du sens du mot "désenclaver" dans la bouche des architectes et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils n'y vont pas avec le dos de la cuillière. Mais bon, on se souviendra des archives de Banlieues 89 où des plans de circulation aussi ambitieux n'ont, eux non plus, pas dépassé le stade d'idée...
On notera aussi le vocabulaire techniquement vendeur du quartier dont on devine qu'il s'agit sans doute des arguments de La Foncière pour s'installer sur le futur-ex-square Weber (toujours selon notre convetion dont le 2° avenant est toujours inaccessible) : topographie tout à fait intéressante, vue panoramique...
D'ailleurs en parlant du 2° avenant, on remarque bien que la zone de démolition comprend le square Weber.
On apprend aussi d'autres différences entre Bernon haut et Bernon bas outre l'histoire des 2 trienals et de la taille des immeubles ou la luminosité des couloirs. Bernon haut possède une vue rayonnante sur l'extérieur (cad le panorama) alors que Bernon bas a son point de vue coupé par des "talus" ou des contructions, ce qui amplifie l'effet d'isolement. Et c'est tout con, dit comme ça mais en y vivant en fait on avait pas remarqué.
D'ailleurs, les archis appuient aussi à propos des squares de bernon haut et bas en expliquant que sur bernon haut les squares sont plutôt bien adapté au terrain alors que sur bernon bas, ils ont plutôt tendance à ajouter des accidents de terrain. Et c'est pareil, c'est comme une évidence qu'on se prend en pleine tête.
Au passage, les archis expliquent que de leur point de vue, nos talus sont étonnants dans leur inutilité et d'un coup, à l'idée qu'on nous les retire, on comprend combien on est attaché à nos talus.
On apprend 2/3 trucs d'urbanisme, comme que le cheminement est un problème typique des quartiers qui ne se pose pas en centre-ville par exemple, encore une évidence auquel nous, simples résidents-otages, on aurait pas pensé tellement, c'est naturel chez nous.
D'ailleurs à un moment, on finira pas parler plus ou moins de résidentialisation et un monsieur expliquera comment on est mal résidentialisé à prendre tout notre quartier pour notre chez-nous et un archi lui répondra que c'était l'idée qui avait pré-figuré à des quartiers comme le nôtre où à l'époque, un espace indéterminé (à personne donc succeptible d'être dangereux), ils appelaient ça un espace à mutualiser (à occuper ensemble, quoi) et que donc si on pense que c'est chez-nous, en fait, au moins sur ce coup-là, ils se seraient pas trop tromper les gars ANPAR.
Il y a aussi tout un topo sur les traversantes qualifiées de "sombre et étroites" et là aussi, on a envie de dire au monsieur que ça fait intrinséquement parti de l'identité de notre quartier. Que ce qu'il appelle un passage sombre et étroit est pour nous un repère fiable et sécurisant qui "protège" en quelque sorte ce chez-nous auquel nous sommes attaché.
On nous explique aussi que le plan de circulation de Bernon est extrèmement simpliste et peu dense malgré le nombre d'habitants et qu'importe en fait puisque c'est efficace.
Et puis surtout on nous présente le square Berlioz comme Le exemple de la bonne conception urbaine et là c'est le coup de massue... Le côté fermé du square renvoit les sons partout et les habitations peu hautes permettent à tous de profiter des cris... La traversante et les entrées d'immeubles en renfoncement servent de but au point de rendre impossible la vie de ceux qui habitent au-dessus (à en croire certains témoignages)... Les voitures avancent jusqu'en bas des immeubles au mépris des gamins qui jouent au toboggan... Le parking est toujours surchargé au point de déborder sur la rue... Les plaques des surmanteaux s'envolent à chaque alerte aux vents... Bref, pile-poil le genre d'endroit où on rêve d'habiter ; enfin de l'impression qu'il en fait, sans y vivre, en tout cas...
Et pour finir un topo sur les prochains ATU avec rendu des copies des architectes !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut,

Je [...] suis un jeune urbaniste fraichement diplômé.[...] J'apprécie l'idée que tu as eu de créer ce Blog. Plus qu'un journal, c'est un véritable tableau du quartier avec toutes ses nuances.
[...]