Tout a commencé mi-janvier quand à force de lire que seule la mairie savait ce qui nous attendait avec l'ORU, on a décidé d'entrer dans le jeu des élections municipales en présentant une liste "Pour les quartiers".
Difficile de résumer en quelques mots une aventure humaine aussi dense, difficile de décrire la fierté qui anime aujourd'hui le quartier, difficile d'expliquer les magouilles politiciennes où nous avons été pris à parti.
Nous nous étions fixé trois types d'objectifs :
- Le premier, le plus réaliste visait à faire parler du quartier et sur ce point-là nous affichons 100% de réussite.
- Le second, déjà plus ambitieux visait à faire les 5% nécessaire à être remboursé.
- Le troisième, presque irréaliste, voulait un élu au conseil municipal.
Au total, nous avons fait 5,17% des votes exprimés, un score plus qu'honorable en un mois de campagne et avec un compte de campagne qui n'a jamais dépassé 0 euro.
Un score supérieur à celui de certaines listes soutenues par des partis officiels.
Nous avions décidé de rester totalement indépendant et loin de toutes étiquettes politiques, ainsi nous étions déclaré comme liste LAUT au ministère de l'intérieur soit liste inclassable. Nos 35 candidats appartenaient donc aux 381 candidats sans étiquette en lice pour ces élections sur 57 002 candidats au total.
Ces listes LAUT ont, en moyenne, obtenu 0,67% des voix ce qui proportionnellement donne une crédibilité invraisemblable à nos 5,17%. (source)
Et qui explique sans doute mieux que tout, pourquoi nos malheureux 5,17% ont été tant courtisé dans la petite semaine qui sépare les deux tours au point de se voir auto-attribué plusieurs fois par le candidat PS alors que nos consignes de vote restent inchangées depuis l'annonce des résultats : pas de consigne, pas d'appel à voter.
Je n'irais pas plus loin dans la politique politicienne, cela n'a pas sa place sur ce blog mais mes notes de campagne se mettent en forme et pourraient bien devenir un recueil tant ce que nous avons appris et découvert dans cette expérience inédite pour nous, mérite d'être connu et entendu.
Notre campagne voulait s'axer sur le concret, donc restons loin des magouilles politiques et attachons nous aux avancées concrètes qui ont jalonné cette campagne, rien ne nous permet de nous les attribuer mais leur apparition pendant la campagne fait que la rumeur publique nous les a attribuées.
- présence pour la première fois du maire sortant aux ATU dès le premier jour d'annonce officielle de notre candidature
- lettre de l'office HLM pour remettre les provisions de charges en cohérence avec les rappels de charge (ici, certains ont des rappels de charges de 2 000 euros !)
- enquête de satisfaction du service d'entretien via porte-à-porte
- enquête de satisfaction de l'office HLM via questionnaire de 4 pages
- action diverses de "rebouchages" des nids-de-poule sur les voiries ou parking les plus endommagés
- prise en charge par la mairie d'un spectacle pour les enfants de maternelles pourtant déjà payé par les parents (donc remboursé aux parents)
- deux sujets sur France 3 régional pour parler des problèmes lié à l'ORU
- trois articles dans L'union pour parler du quartier et de l'ORU
- présence des deux principaux candidats en personne sur le marché du quartier pendant un mois
Encore une fois, il s'agit peut-être de simples coïncidences mais le fait est que notre action aura bel et bien changé l'image du quartier d'une manière plus définitive que n'importe quel ORU.
Pour paraphraser un de mes co-listiers, je dirais que nous avions pour objectif de profiter de la campagne pour faire parler de nous et le fait est que pendant un peu plus d'un mois, le quartier Bernon (qu'on appelle tous ZUP, ici) a tenu le haut du pavé médiatique à égalité avec la mairie sans parler de voitures brûlés, de trafic divers ou de vol de portables.
Et rien que pour voir les habitants de mon quartier redresser un peu plus la tête quand on leur parle de la "liste du punk" : ça valait le coup.
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