Et pourtant, c'est bien ce que font les médias locaux depuis une semaine en se délectant du fait divers qui a eu lieu, ici, la semaine passée ; présentant notre quartier comme un repère de gang qui s'affrontent à coup d'armes à feu dans les squares et font battre en retraite les forces de l'ordre.
Retour sur le contexte.
Lors de l'étude de relogement de notre ORU, des foyers en surpopulation sont dénombrés. Le problème étant que notre parc HLM ne compte pas de logement assez grand pour les accueillir ; on décide donc de réunir différents appartements en différents points du quartier pour en faire des appartements dit "grande typologie" (comprendre au-delà du F6). L'idée est aussi de privilégier des accès faciles pour ces logements, si possibles privatifs. Un square de la partie basse est jugé particulièrement adapté au projet car comportant plusieurs appartements de plein-pied. Plusieurs appartements "grande typologie" sont donc construit dans ce square ; or qui dit appartement "grande typologie" dit "grande famille" et donc "beaucoup d'enfants". Un "beaucoup d'enfants" qui reste à multiplier par le nombre d'appartement en question. Le square s'anime rapidement et devient une sorte d'immense jardin d'enfants dont le bruit est plus ou moins supporté selon la culture de celui qui l'entend.
Le nombre entraînant l'anonymat plusieurs incidents émaillent la vie du square à partir d'avril et finalement, ne trouvant pas de gardien (malgré une loge toute prête à l'accueillir) pour maintenir un certain calme dans ce square, c'est finalement un maître-chien qui sera installé sur le square jusqu'à l'été.
Dans le même temps, la mairie comme les forces de l'ordre déplorent régulièrement les réformes gouvernementales ayant amenées la fermeture du commissariat de quartier. Lors d'un conseil municipal en mai, le maire interpelle les média locaux pour qu'ils relaient son appel à plus d'effectifs de police expliquant qu'en l'état ils ne sont pas assez nombreux - notamment le week-end.
La vie du square s'apaise enfin, les vacances arrivent et tout reprend un cours normal.
Et la semaine dernière, un coup de feu est tiré dans la porte d'un des fameux appartements "grande typologie".
Et plutôt que de nous parler des problèmes de relogements générés par l'ORU ou du manque de moyens des forces de l'ordre, les médias locaux présentent le quartier comme un coupe-gorge, théâtre d'affrontements entre bandes rivales...
Alors qu'à la place des bandes, il ne s'agit que de familles et que la rivalité tient plus de la vendetta que de la guerre de territoire...
Et je dédie ce post au grand monsieur en pardessus vert qui m'a dit d'aller prendre sa porte en photo avec tout le regret de ne plus le croiser dans le quartier.
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