samedi 6 décembre 2008

de l'art de s'approprier l'ORU

C'est en lisant le rapport du CES que j'ai y pensé et que je me suis dis que je n'en avais jamais parlé alors que pourtant c'est facturé avec notre ORU.

Dans le rapport du CES, page 60, ils disent :
Certains quartiers en rénovation font déjà l’objet de dégradations.
Le sociologue Michel Bonetti a observé des dégradations sur plusieurs sites emblématiques de la rénovation urbaine, dès l’achèvement des opérations.
« Dégradations dans les halls fraîchement réhabilités, des trous dans les grillages des nouvelles clôtures, voire leur arrachement pur et simple, la saleté persistante des abords des immeubles, la prolifération des encombrants et des détritus, l’apparition de nouveaux cheminements à travers les haies ou les espaces verts, le stationnement sauvage et l’accumulation d’épaves dans les parkings récemment réaménagés... La multiplication de ces dégradations et leur accumulation au fils du temps finira au bout de quelques années par recréer un univers paupérisé ».
Et ça m'y a fait penser au fameux terrain de foot à côté du gymnase Beethoven. Rénové dès les premières heures de l'ORU à la demande des "jeunes" nous a-t-on dit, avec pelouse artificielle à la place de l'authentique pelouse un peu pelée qui y était ; spot pour éclairage de nuit et barrières...

ça nous avait tous étonné parce qu'il était loin d'être inutilisable ce terrain de foot et d'ailleurs, il a toujours été régulièrement fréquenté. Mais bon, puisqu'ils le rénovaient, on pensait qu'il devait y avoir une bonne raison. On avait juste une vague sensation de gâchis mais c'est un sentiment d'incompréhension qui existe souvent entre les gens du quartier et les décisions de la mairie.
Et puis au bout d'à peine 15 jours de travaux, il a été fini.
Je n'en ai pas parlé dans mon blog parce que même si cette rénovation est facturée par dans notre ORU, ce terrain de foot ne fait pas parti du quartier dans mon esprit. Il est trop loin des immeubles tant en distance que physiquement (séparé par le creux de la piscine, les grillages de la piscine, une route et un gymnase) ou même dans sa situation.

Je m'explique notre quartier est au sommet d'une butte dans une construction vaguement pyramidale qui peut faire l'effet d'un château-fort, couplé à nos passages traversants que l'on assimiler à des souterrains. Nos squares ont tous une configuration un peu fermée, au moins d'un côté comme pour se protéger en s'adossant à une falaise. Du coup, aussi étonnant que ça puisse paraître mon quartier dégage un sentiment de sécurité, chaque lieu permet une protection relative dans ces apparences de cul de sac mais permet aussi une fuite discrète avec les traversantes.
Et ce fameux terrain de foot ne répond pas à cette situation propre au quartier, il est placé complètement à découvert, pas de protection, pas de fuite discrète...
A la limite, les terrains du Talweg répondent plus au quartier avec leur situation en contrebas, contre la pente qui offre une protection similaire à celle des immeubles.

Bref, ce terrain de foot c'est un de ces fameux lieux indéterminés qui n'appartient à personne et qui n'est pas identifié comme appartenant à un quartier ou à un autre.
Du coup, quelques jours après la fin de sa rénovation, il commençait à être détérioré, les barrières ont été arrachées une par une, les portes aussi...


Et voilà, l'exemple frappant de ce que décrit le CES.

Aucun commentaire: