mardi 8 janvier 2008

Concept ORU

Alors on avait dit qu'on reparlerait des architectes.
D'abord, on les présente, on avait pas eu l'occasion de le faire quand on avait parlé de l'atelier où ils étaient présent.
Donc on a pu rencontrer et causer avec Mr Yves Bories de l'agence Ducamp-Bories-Wurtz et Mr Laurent Thomassin de l'agence Axis-Architecture.
Et comme on avait dit, ils nous ont longuement expliqué et analysé les différentes erreurs de jugements et de visions de la ville qui ont menées aux aberrations que sont les grands ensembles et qu'il faut bien résoudre maintenant.
Ils nous ont aussi longuement expliqué combien ils étaient à notre écoute, combien notre "expertise d'usage" était importante à leur yeux et combien ils n'avaient aucunes idées pré-conçues.
Discours largement repris dans le compte-rendu d'ATU (cf ATU : Atelier de Travail Urbain).
Et c'est précisément que le bas blesse.
En effet, tant qu'on était seul à Epernay uniquement informé par notre ORU, il était plutôt facile de nous expliquer combien nous étions un cas particulier, exceptionnel et rare mais une fois la convention lue ainsi que divers textes officiels plus deux ou trois autres conventions histoires de comparer, on découvre qu'il existe pourtant bien un concept ORU qui se décline en trois axes majeurs :
* Mixité sociale, c'est le principe qui fait qu'on mélange les riches et les pauvres (juste comme on a déjà chez nous avec les pyramides (co-propriété) et la ZUP (logements sociaux) qui sont séparées par une petite rue et pourtant ne se mêlent pas). Super chouette principe dont même le bailleur explique qu'il aura ses limites et qu'il s'agit de mélanger les gens sur le quartier, pas dans les immeubles (ben oui dans les immeubles de pauvres on peut pas loger des riches, souvenez-vous des derniers scandales gouvernementaux sur le sujet). Et là, on sent bien que le truc est foireux quand même, comment tu veux mixer socialement des gens qui sont déjà pas logé à la même enseigne. Et donc pour la faire cette fameuse mixité, on a besoin de retaper les quartier pour donner envie aux riches de venir et c'est pour ça qu'on démolit les logements tout moches des pauvres et que pour ceux qu'on peut pas démolir, on a inventer un super mot : résidentialisation qui veut dire mettre des zolies petites allées et des barrières partout.
* Parcours résidentiel, alors celui-là c'est mon préféré (quand on sait combien c'est pénible un déménagement...). C'est à cause de ce principe-là qu'il faut pas reloger les gens sur site ou le moins possible. Oui parce que les pauvres y sont gentils mais ils restent toujours au même endroit (tu m'étonnes vu ce que coûte un déménagement) et du coup, les vilains, ils n'ont pas de parcours résidentiel, ils ne voient pas la ville (encore mois la région !) et surtout ils se mixent pas socialement, presque comme si ils voulaient rester entre eux ! Alors, on les reloge ailleurs, loin de leurs habitudes et de leurs amis, parce que c'est pour leur bien d'avoir un parcours résidentiel qui va les mixer socialement (eh, oui !).
* Désenclavement Celui-là aussi il est chouette, le principe c'est de casser le côté camps retranché que peuvent avoir certains quartiers pour ne pas reproduire les problèmes rencontrés en 2005, alors pour ça on rase les bâtiments pour gagner de la visibilité et pour y mettre de grandes avenues toute-droite (un peu le principe de Hausman, quoi...). Bon évidement c'est vendu que ça va faire de l'animation et du passage dans le quartier et que si les gens y z'y passent ça va changer leur image qu'ils ont du quartier (mouarf). Et le truc, en plus, des belles routes pour être sûr qu'ils viennent c'est d'installer un équipement tertiaire utile à tous les habitants de la ville (heu, au hasard la médecine du travail ?).

Alors, quand on nous dit que y'a pas de concept ORU, on se demande bien qu'est-ce que c'est que tous ces textes de lois qui accompagnent pourtant ces projets avec une politique claire dont on retrouve toujours les mêmes termes sans ambiguïté sur les conventions.

Et nos architectes qui nous avaient expliqué le truc des grands ensembles avaient cités les visionnaires de leurs collègues qui s'étaient opposé à ces projets en en prédisant l'échec. Et on s'était légitimement demandé si d'autres architectes aujourd'hui étaient assez visionnaires pour prévoir l'échec de la politique de rénovation urbaine en court qui s'effectue à base de démolition. Eh bien, il en existe pourtant : A la question : doit-on démolir systématiquement les grands ensembles, les architectes Anne Lacaton, Philippe Vassal et Frédéric Druot répondent par la négative. (source : http://antidemolition.blogspot.com/2007/12/les-grans-ensembles-de-logements.html)

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